Un chiffre manque à l'appel : 2040. À six Jeux olympiques d'ici là, personne ne sait encore où la flamme s'allumera. Le Comité international olympique bouleverse ses propres règles, repoussant la logique des candidatures publiques et des campagnes orchestrées. Depuis que le « dialogue continu » a pris le pas sur les anciens rituels, les villes ou régions intéressées discutent directement avec le CIO, loin du regard des médias, sans calendrier affiché ni liste officielle de prétendants.
Dans ce nouveau paysage, la Pologne s'affiche avec détermination, alors que le climat s'invite dans chaque décision. Sur la scène internationale, des projets émergent aussi en Asie et au Moyen-Orient, portés par des ambitions mais freinés par les incertitudes liées à la durabilité et à la stabilité à long terme.
Jeux olympiques 2040 : panorama des villes et pays candidats
La course pour accueillir les jeux olympiques 2040 se déroule dans une période charnière. Le Comité international olympique mise désormais sur la discrétion, préférant les discussions à huis clos à la frénésie des candidatures passées. Plusieurs pays avancent leurs arguments, mais rares sont ceux qui s'engagent ouvertement.
La Pologne, portée par l'énergie d'Andrzej Duda et Donald Tusk, veut inscrire Varsovie dans le cercle restreint des villes olympiques. À travers ce projet, il s'agit de marquer une rupture, de donner une voix à l'Europe centrale, longtemps restée en marge des grands rendez-vous sportifs mondiaux. Certains y voient une tentative de rééquilibrage face à la domination traditionnelle de l'Ouest européen.
Du côté des autres grandes villes européennes, le silence prévaut. À Berlin, le sujet revient régulièrement sur la table, mais sans engagement clair. Rome, échaudée par des désistements lors de précédentes campagnes, préfère rester dans l'expectative. Hors du Vieux Continent, le flou demeure : ni Los Angeles ni Tokyo n'ont manifesté d'intérêt, absorbées par la gestion de leurs éditions récentes.
Voici les principales options évoquées à ce stade :
- Pologne : la première à s'affirmer côté Europe centrale, avec un soutien politique fort
- Berlin : possibilité à surveiller, sans déclaration officielle
- Rome : prudente, après plusieurs abandons passés
- Autres continents : aucun projet annoncé publiquement
Le Comité international olympique entretient volontairement cette part d'ombre, misant sur la négociation directe. L'Europe, en quête de nouvelles perspectives, pourrait bien rebattre les cartes et proposer un visage inédit aux jeux olympiques de 2040, loin des classiques Paris, Londres ou Barcelone.
Quels critères orientent le choix du pays hôte pour cette édition ?
Les exigences du Comité international olympique évoluent. La capacité à organiser un événement irréprochable est toujours une condition de base, mais d'autres enjeux prennent le dessus. Aujourd'hui, le CIO attend des pays candidats qu'ils misent sur la durabilité, la sobriété et la transmission d'un héritage bénéfique pour les habitants. L'écologie, l'inclusion et l'impact social des Jeux sont devenus des axes majeurs de sélection.
Au-delà de la qualité du dossier, l'engagement des comités nationaux olympiques est scruté de près. Il faut des garanties gouvernementales, une stabilité politique et une mobilisation des territoires. Thomas Bach, président du CIO, insiste régulièrement sur la nécessité d'une démarche transparente et collective, capable de souder tout un pays autour de l'événement.
Les principaux critères considérés pour l'attribution sont désormais les suivants :
- Soutien politique : implication des hautes sphères de l'État, coordination institutionnelle
- Viabilité financière : planification budgétaire solide, gestion des risques, capacité à séduire des partenaires privés
- Impact environnemental : utilisation d'équipements existants, actions concrètes pour réduire les émissions, politique de gestion responsable
- Dimension sociale : accès élargi pour la jeunesse, implication des acteurs sportifs, valorisation du patrimoine urbain
Le CIO veut s'assurer que l'accueil des Jeux olympiques s'intègre dans le projet global du territoire. Le but : faire des Jeux un vecteur de transformation, non un simple feu d'artifice éphémère. Les débats internes s'ouvrent davantage aux athlètes, aux fédérations, aux voix nouvelles. On cherche à donner du sens, et pas seulement à orchestrer un spectacle planétaire.
Changement climatique : un défi majeur pour l'organisation des JO de 2040
Le changement climatique bouleverse les repères traditionnels du mouvement olympique. Les dernières éditions d'hiver, de Salt Lake City à Milan-Cortina, l'ont mis en évidence : la neige naturelle se raréfie, les températures deviennent imprévisibles, les modèles d'organisation sont remis en question. Pour 2040, chaque ville ou région candidate doit anticiper ces bouleversements et adapter sa stratégie.
Le Comité international olympique a changé de cap. Les promesses de paysages enneigés font place à des plans d'adaptation très concrets. Il faut désormais penser en termes de résilience : neige artificielle généralisée, gestion raffinée de l'énergie et de l'eau, anticipation des épisodes de chaleur extrême. À Stockholm ou à Lake City, la réflexion sur le climat s'invite dès la conception du dossier.
Voici les principales mesures envisagées :
- Adaptation des sites : privilégier l'altitude, choisir des versants plus froids, sélectionner des stations moins exposées
- Technologies durables : moderniser la production de neige, recourir aux énergies renouvelables, innover pour limiter l'empreinte écologique
- Calendrier flexible : ajuster les compétitions si la météo l'exige
Pour les jeux olympiques d'hiver de 2040, la capacité d'adaptation sera scrutée à la loupe. Les organisateurs s'appuient sur la recherche scientifique, collaborent avec les météorologues et affinent chaque protocole. La réussite ne dépendra plus seulement de la performance sportive ou du prestige de la ville hôte, mais de la capacité à conjuguer spectacle, innovation et respect de l'environnement. Un défi qui oblige tout le mouvement olympique à sortir de sa zone de confort.
La Pologne et les autres prétendants : état de la préparation et perspectives
La Pologne avance avec méthode et détermination. Depuis que Donald Tusk a officialisé la volonté de candidater, le pays s'organise. Le comité national olympique affiche son soutien, les réseaux politiques et diplomatiques s'activent, et Varsovie se positionne comme le symbole d'une Europe centrale en quête de reconnaissance olympique. Sur le terrain, les infrastructures se modernisent, la communication s'intensifie et les collectivités locales s'engagent. L'objectif est limpide : convaincre le Comité international olympique que la Pologne incarne le renouveau attendu.
En face, d'autres capitales européennes hésitent à montrer leur jeu. Berlin, régulièrement citée, dispose d'un véritable savoir-faire logistique et d'une expérience solide dans l'accueil de grands événements. Pourtant, l'annonce officielle tarde, les débats internes se poursuivent. Rome, quant à elle, reste prudente, pesant le pour et le contre dans un contexte économique et politique délicat.
Grâce au calendrier souple du CIO, chaque candidat affine sa stratégie. Les discussions se multiplient, les alliances potentielles s'esquissent, et tout le monde reste à l'affût du moindre signal venu des gouvernements ou des comités nationaux olympiques. La course est lancée, avec la promesse d'un suspense prolongé jusqu'à la dernière minute. Qui tiendra la flamme en 2040 ? Le suspense reste entier, et le monde olympique retient son souffle, prêt à voir s'écrire un nouveau chapitre.


